Posté le 30 juillet 2017

J’aurais fait les choses bien, j’aurais publié cet article lors de son dernier jour de crèche, le 12 juillet dernier. Je n’étais pas prête. Tout était encore “fouillis” dans ma tête. Je me revois arriver le 1er jour de son adaptation, le 1er septembre 2014, avec son papa, cosy sous le bras, sac à langer digne d’un sac de voyage, avec notre bébé de 5 mois et demi, habillée pour une grande occasion. Pleine d’angoisses. Pleine de questions. Pleine d’envies. Pleine de peurs. Pleine de moi finalement.
Elle était surement déjà prête. Nous lui avions expliqué. Tout doucement. Nous lui avons toujours tout expliqué. Elle ne nous a toujours pas dit, elle, comment elle a fait pour grandir si vite. Une année chez les bébés. Puis chez les moyens grands mais en mode moyenne et vous aurez donc compris l’inversion pour la dernière année. C’est passé si vite.
Il était impensable pour moi, éducatrice et directrice de crèche que ma fille aille chez une assistante maternelle. Je suis convaincue qu’il y en a des formidables, très pro, avec des tas de qualités mais ce choix n’était pas fait pour moi ni le notre. J’ai entendu et vu trop de choses. Moindre par rapport aux jolies choses rapportées certes, mais suffisantes. Et je souhaitais qu’il y ait une équipe pour accueillir ma fille au milieu d’autres enfants. Je ne voulais pas être trop dépendante et coincée pour des vacances, des éventuels arrêts. Je voulais qu’elle puisse bénéficier de tous les aspects de la collectivité même si je sais qu’elle a parfois du attendre plus que si elle était seule ou dans un micro groupe chez quelqu’un (n’est ce pas la préparation à la vraie vie…?), elle a parfois du embêter et être embêter sans que cela soit vu de suite, et d’autres choses qui ont pu me contrarier à un moment donné mais jamais me dégoûter de la crèche.Ce lieu a aidé ma fille à grandir. À se construire. À tisser des liens. À communiquer, à échanger, à découvrir, à partager, à jouer, à dire non, à pleurer, à râler, à faire des bêtises, à chanter.
À vivre avec les autres. Ces autres qu’elle aime tant en général. Je me suis attachée à sa bande. Pourtant ils se seront surement oubliés d’ici quelques mois. Ils ont trois ans. Je suis plus triste qu’eux. On se dit souvent qu’on restera en contact. Elle va aller dans la même école que certains petits potes.
J’aimais cet endroit cocooning. Je suis cette mère qui n’a fait aucun effort pour limiter les transmissions au fur et à mesure qu’elle grandissait. Non je voulais toujours tout savoir. Ce qu’elle avait mangé. Combien de temps elle avait dormi. Si elle avait passé de bons moments. Et l’équipe patiente, compréhensive, m’a donné tout ce que je demandais en tant que maman jusqu’au dernier jour.
Je sais que j’ai parfois été une maman pénible. Angoissée. Insistante. Ce genre de maman qui m’agace mais que je comprends tout au fond de moi au sein de mon travail. Mais des petits détails qui n’en étaient pas sur le moment ont pu me chiffonner.
Je ne suis pas venue autant de fois que j’aurais voulu à cause de mon rythme de travail. Papa a été très présent et est devenu un des incontournables Daddy de la crèche. Celui qui checkait avec les enfants.
Je vous ai confié ce que j’ai de plus cher. Vous l’avez parfois vu plus que moi. Elle vous a offert je l’espère le meilleur d’elle même. Ses chansons fétiches avec sa voix à faire trembler les murs. Sa façon si personnelle et (peu) classe de manger. Elle a fait en sorte d’être une petite fille appréciée j’ai l’impression et c’est une fierté. Autant laisser des bons souvenirs. Certes, en étant coquine, joueuse et en flirtant avec les limites mais en vous épargnant ses sauts d’humeur, ses crises d’opposition et son refus du dodo. Vous aviez le droit à la partie plus zen et plus facile de l’iceberg visiblement et c’est tant mieux. Même si je sais qu’elle vous a aussi fait don de quelques scènes de rébellion et de ses sacrées expressions.
Trois ans se sont écoulés et j’aurais aimé qu’elle redouble la crèche. Je ne suis pas encore prête pour l’école et le système scolaire. Précieuse est prête elle.
J’ai rencontré des personnes formidables. Appréciées chacune d’elles. Tissé des liens plus particulier avec certaines. Une éducatrice qui restera dans notre coeur familial. Si dans mon travail on fait en sorte qu’il y ait une certaine distance entre le pro et le perso ce n’était pas imposé au sein de la crèche où était accueillie ma fille tant que c’était discret, respectueux et que cela n’entravait pas le travail. Ce n’était pas pour me déplaire. Sa référente, auxiliaire de puériculture, est devenue sa baby-sitter, une personne importante dans sa vie, de confiance et avec laquelle de l’affect s’est installé. Cette jeune femme merveilleuse qui a toujours été rassurante et adaptée avec les enfants.
Cette crèche était plus qu’un mode de garde pour moi. Elle était un lieu d’accueil. Un lieu à grandir. Un lieu où on se sent bien. J’ai parfois laissé ma fille avec un pincement ou avec les larmes mais jamais inquiète ni contrainte et forcée. Je n’ai jamais pu m’empêcher de pleurer quand ma fille elle, était triste et mécontente de notre séparation, j’étais gênée mais pas jugée.
Merci d’avoir pris soin de mon bébé. Elles ne me liront certainement pas mais vous chers lecteurs vous savez, parents ou non, combien il est important d’avoir cette confiance incompressible.
On a voulu dire au revoir avec des cadeaux et des douceurs, pour tout le monde, des mots sincères et des bisous. Des regards qui en disaient longs et des promesses de se donner des nouvelles.
Je ne sais pas si vous êtes dans le même cas, si c’était la dernière annee d’un cycle pour vous. Racontez moi, histoire que je me dise que je vais réussir rapidement à passer à autre chose, car j’ai juste envie de repartir en arrière…
Au revoir Les Daminous et Merci pour tout. Ma toute petite fille de 40 mois sort de ces 3 années épanouie et plus que jamais prête pour son entrée en maternelle!

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