Posté le 13 novembre 2019

Peut-être que je t’ai trop fait confiance. Peut-être que je pensais que tu dormais, que tu étais mesurée… Pas absente, oh non, mais que tu savais contrôler tes excès après plusieurs coups de folie m’ayant mené au bloc opératoire à 2 reprises il y a plusieurs années.
Pourtant je savais de quoi tu étais capable. Toi qui m’a pris une grande partie de ma vie de femme, de mes souhaits de femme, toi qui a rajouté des embûches dans un quotidien déjà pas simple.

Tu as sûrement eu peur que je t’oublie. N’aies crainte, depuis ta révélation je sais que tu es là, je sais ce que tu me prends, sournoisement, l’air de rien car je suis bien trop pudique sur le sujet pour étaler ma peine et ma colère. Mon désarroi et ma tristesse.
Tu es capable de libérer des douleurs inouïes, de celles qui vous saisissent, qui vous donnent des coups de couteau au plus profond de vous même, qui vous empêchent de vivre normalement pendant la crise mais pas que.
Tu es chronique mais tu es aussi périodique, tu es là mais tu attends impatiemment tes moments de gloire, ceux où tu vas pouvoir laisser éclater ta force. Quand tu arrives, je ne peux pas te combattre, malgré mon caractère, ma volonté, ma haine. Contre toi, j’aimerais tout utiliser pour ne plus souffrir de la sorte. Même faire semblant que ça va devient impossible au fil des années, et ne sert à rien.

Tu n’es pas seule, tu le sais, pourquoi t’acharnes-tu contre un corps déjà malade. Déjà faible. Peut-être car tu t’es faite remarquer la première. Mais je ne savais pas, à l’époque, qui tu étais exactement, je ne savais pas que tu ne repartirais plus, et les autres aussi, ont toujours été là, finalement. Endormies en moi. Pour se réveiller quand elles furent prêtes à attaquer.
S’installer pour ne plus repartir.
D’où viens tu? Des gènes? Des perturbateurs endocriniens? À qui dois-je m’en prendre? À moi, rien qu’à moi.
J’ai la chance finalement de mettre un nom sur tes symptômes, tu mets tellement de femmes dans la souffrance de l’inconnu, tellement de jeunes filles qui ne savent pas qui tu es, que c’est à cause de toi.
Nous sommes 3 millions rien qu’en France, 3 millions à avoir une qualité de vie amoindrie, et même une vie entachée pour bon nombre. 3 millions à morfler.

J’avais déjà eu du mal à parler des autres pathologies, écrire à ton sujet me coûte. Pourtant ça m’a aidé de lire à ton propos, alors si je peux à mon tour soutenir à ma toute petite échelle, je me dois de le faire, car aujourd’hui, rien n’existe pour nous soulager et nous faire oublier ton existence, à toi l’endométriose.
L’endométriose, maladie déroutante, désarmante, qui prend beaucoup (trop) de place dans la vie de (trop) de femmes. L’endométriose, maladie invisible qui nous rend impuissantes face à l’ignorance et l’incompréhension.
Endométriose je ne t’accepte pas, je te subis, tu fais trop mal. Tu fais mal à mon corps, tu fais mal à mon cœur, tu fais mal à la vie.
J’espère être capable d’exposer un témoignage plus positif d’ici quelques années…

Commentaires

  1. je souffre de cette maladie depuis de nombreuses années
    j’en ai même été opérée et pas q’une fois et elle est revenue, toujours aussi sournoise…
    malgré tout j’ai trouvé le spécialiste à Nantes qui a su me la mettre sous controle et depuis 6 mois ça va mieux
    on évaluera dans 6 autres mois la situation….
    je te souhaite plein de courage mon endo sis’

  2. coucou
    c’est une maladie qui touche tellement de femmes … et heureusement de nos jours elle est mieux diagnostiqué et mieux prise en charge et surtout de plus en plus reconnue ….
    courage à toi
    belle soirée

    rachelmarine

  3. Coucou,

    C’est bien d’en parler ! Je n’ai pas encore osé le faire sur mon blog et pourtant, j’ai mis 7 ans a être diagnostiqué ! 7 ans de souffrance et j’en souffre encore, même si aujourd’hui, je prends la pilule en continue (alors que je rêve de l’arrêter) pour gérer un peu mon endométriose.
    Courage à toi !

    Belle soirée,
    Laura – Bambins, Beauté et Futilité

  4. Leslie

    Coucou,
    je n’ai pas de mots en lisant ta lettre, ça me touche beaucoup. J’ai moi même une maladie déroutante qui a rien avoir avec l’ Endométriose mais je c’est que ces fichu maladie sont dur a vivre. Je te souhaite beaucoup de courage.
    Bisous

  5. Hello, ton texte me touche énormément. Je ne suis pas concernée mais je suis passée par un parcours fiv pour avoir notre enfant. Et je me suis faite des copines de « galère » comme nous nous appelons. Et il y en avait plusieurs qui étaient dans ce long chemin à cause de l’endométriose. Plein de courage en tout cas. C’est dingue car il y en a de plus en plus.

  6. Zaidi

    Merci pour ce touchant témoignage qui doit faire écho à un bon nombre de jeunes filles!
    En lisant tes mots je me rend compte que ta/tes maladies sont pas faciles à vivre au quotidien et malgré ça je te vois faire un paquet de choses pour ta fille, à t’investir dans des missions, à pas de morfondre sur ton ressort, à toujours avoir le sourire malgré ces douleurs qui te pourrissent la vie! Tu es une « super » femme, une « super » blogueuse, une « super » amie et surtout une « super » maman #Wonderwoman💪
    Bisous ma poule ❤️❤️

  7. Boulnois Céline

    J aime te lire tu me touche et je suis de tout cœur avec toi.
    Je te trouve forte et je te souhaite d allee mieux
    Pleins de courage bisous

  8. Albane

    Comme tout ce que tu ecris, tu me touches, profondément !
    Un combat de plus, qui ne viendra pas à bout de ta force !!!
    ♡♡♡♡♡♡♡

  9. Un texte poignant et émouvant.

    Tu as raison d’en parler et du courage beaucoup de courage !

    Il n’y a pas de honte à voir, pourquoi il y en aurait ?
    Un jour tu iras mieux, un jour cette garce te laissera et ce jour la tu auras gagné ton combat !

    N’abandonne pas !

    Courage à toi

  10. Familyherissonleblog

    Hello, du courage a toi je ne sais que dire de tout ces mots de souffrance, d’une courageuse, t’es pour moi quand même une femme forte sache le.

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