Posté le 10 mai 2020

Je t’écris de ma bulle, petit article. Tu n’es pas destiné à devenir un best seller, mais à mes yeux, tu auras toujours une importance et un goût particulier. Celui de l’inquiétude et de l’insécurité, même si on  se persuade du contraire, celui d’une époque qui restera gravée à tout jamais. Celui d’un quotidien inédit, irréel, celui d’un quotidien confiné, pour faire face au Coronavirus. Ce virus arrivé à une vitesse folle, foudroyant pour beaucoup, pour des corps, pour des coeurs…


Covid-19, tel un nom de code. Un mot de passe.
Coronavirus.
Le mot est posé, il est là. Celui que l’on entend sans cesse, celui qui a tout changé, qui a parcouru des milliers de kilomètres, ne faisant pas de jaloux parmi ces victimes.
Celui qui me faisait esquisser une simple grimace il y a encore quelques mois, voulant repousser l’idée que ça pourrait nous approcher et râlant légèrement sur la nouvelle lubie des hypocondriaques. Je suis confuse, j’étais loin de me douter de tout cela… J’avais déjà ma dose avec ma liste de courses de maladies chroniques, il a fallu accentué l’étiquette…
Quasi 2 mois de confinement. Une vie de Sim’s. Quoique. On passe notre vie à demander que tout s’arrête, à se plaindre que le monde va trop vite, à vouloir souffler…

On n’a pas été les moins bien confinés. Ensemble. Dans une ambiance qui s’est voulue sereine pour se protéger de l’extérieur. Ce même extérieur dont on a pu profiter avec le jardin. Ce confinement m’a, comme beaucoup, rendue tantôt hyperactive, tantôt larve option marmotte. Du rangement, du sport en parallèle avec des séries, du cocooning et de la cuisine.
Je fais partie de ces gens qui ne se sont pas sapés comme jamais au quotidien, non j’ai relâché un peu la pression et mis mon lisseur en RTT.

Le confinement a bousculé les mentalités, les kilos, les liens, les nouvelles, les cheveux, le sommeil, les comptes en banque.
Les médias et les réseaux ont fait bien plus que leurs jobs grossissant chaque trait de notre société, développant chaque information… Parfois trop, parfois mal…
J’ose critiquer mais je les consulte, je participe. Pas trop activement, mais j’ai continué à publier, à partager à minima comme une petite blogueuse lambda que je suis. À observer ce pathétique spectacle de jugements constants à propos de qui fait quoi…
Mais j’ai aussi lu discrètement, des choses censées, des choses jolies. Vu des wonder parents se lancer corps et âmes dans de wonder activités. J’ai vu qu’on était pas toutes faites pour passer la VAE de professeur des écoles. J’ai compris que je n’étais pas maîtresse Rachel et que le son “K”, et bien il toussait, grâce à ” C” , “Q” ou “K”. Normalement là je vous ai perdu…!?

Corona, avant tu chantais le rythme de la nuit (dis moi, dis moi que tu as saisi la référence si tu es né dans les années 80), là tu en as changé la couleur, la rendant blanche et parfois angoissante. On s’est au moins tous réveillé une fois, en sursaut avec cette impression de gorge sèche et de ne plus pouvoir sentir normalement la douce odeur qui s’émane de nos oreillers…
On a tous eu peur.
On a eu quelqu’un de malade dans notre cercle, proche, élargi, perdu des proches, ou des gens qu’on connaît en ont perdu. On a été en lien avec des personnes au front pour continuer à faire tourner le pays. On a trouvé pathétique d’aller acheter 3 kilos de farine et puis arrivé devant le rayon, on s’est dit que ça se comprenait…
On a jamais autant vu nos chérubins, crié notre amour, voir crier tout court parce que notre amie patience s’est elle aussi mise en quarantaine… On les a vu grandir, sous nos yeux, on a tout fait pour les protéger eux qui ont été des héros aussi, nos enfants qui ont soif d’escapade, qu’on a enfermé, contre leur gré…

Je voulais une trace, juste une trace. Et puis tu en as fait des milliers. Et puis tu n’as pas terminé qu’on doit reprendre, un semblant de vie normale…
Mais rien ne pourra redevenir normal…
Les inégalités sociales sont allées encore plus loin dans leur grand écart de gymnastes professionnelles, la flippe est là, cherchant à tirer le vrai du faux, les masques sont devenus plus canons que le rouge pur couture de Saint-Laurent…

Je veux me souvenir des bons moments de ce confinement, je veux me dire que si on s’approche du déconfinement c’est parce qu’on a traversé le plus dur, le plus violent. Qu’on a peut-être une infime chance de maîtriser Covid-19 qui ne mérite même pas une majuscule. On passe d’une période à une autre. Où il va falloir rester tranquille et raisonnable. Ou quand tu es atteints de maladies chroniques, tu comprends bien que ta liberté est sous caution.
Une période qui nous a changé. Alors on va se préparer pour, ce monde d’après…

Commentaires

  1. Oui on a des tas de sentiments entremêlés qui se rejoignent bien souvent… Pareil The rythm of the night me semble dater de 300 ans 🤭🤣. Courage aussi ma belle

  2. Un très beau texte ma belle. Un texte pour ce Covid-19 qui, comme tu le dis si bien, ne mériterais pas de majuscule pourtant! On va essayer de repartir, en faisant garde jusqu’à ce que nos chercheurs trouvent un vaccin ou un médicament. Des bisous

  3. Eh bien c’est vraiment un très beau yexte que j’ai adoré lire.
    Tu te livre pleins de bon sens, tu as sans doute ecris ce message pour nous tous..
    Bisous

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