Posté le 26 octobre 2020

Une heure et demie du matin, vacances scolaires pour toi, fin de vacances tout court pour moi.


Et une furieuse envie de t’écrire ma fille aussi furieuse que mon envie de dormir qui joue à cache cache. Envie d’écrire aux parents, aux enfants, envie d’écrire à tout ceux que la situation peut bousculer, de temps à autre…


Quand je t’écris, ma fille, ça sort mieux, ça sonne mieux.
Parce qu’un blog est destiné à être lu, parce qu’on peut tomber dessus en faisant des recherches thématiques via des moteurs spécifiques, on se devait de mettre notre tout petit caillou à l’édifice. Parce qu’on vit une drôle d’époque et que tout est actuellement pensé et réalisé en fonction de la crise sanitaire.

Ce soir, je réfléchissais, à tout, à l’actualité… Mais aussi à qu’est ce qui fait que parfois, c’est si compliqué dans cette relation parent-enfant, dans ce développement, dans ces sentiments d’amour fou et d’épuisement passionnés… C’est si compliqué de grandir, de grandir en 2020…

Et des infimes éléments de réponses, arrivent, tout simplement…

Tu as 6 ans, comme des tas d’autres enfants. Tu as changé de rythme, avec ton entrée au CP, ta découverte de ce nouveau monde de “plus grand”, et cette étape s’est faite sur fond de Covid ambiant.
On demande aux enfants de s’adapter, alors que nous même il nous fait perdre la tête, nos repères, nos habitudes…
On demande à nos descendances d’être patients, de comprendre, de suivre le rythme, quand nous même nous sommes pris dans la vague et complètement paumés…
On leur a longuement dit que ça allait aller, qu’on en profitait pour passer du temps ensemble, quand faire une simple balade à vélo était une mission…

Aujourd’hui, le virus s’est rapproché, pas une semaine sans qu’on entende qu’un proche, une personne qu’on connait, de près, de loin ait été touché.
Pas une semaine sans qu’on connaisse un cas contact, quand nous ne le sommes pas nous même.
Nos enfants sont devenus accros aux lingettes, gel hydroalcoolique, réclament à porter des masques car ils sentent bien que ça craint… Nous demandent de faire des choses simples devenues dangereuses ou irréalisables.
On ne vit plus de la même façon et ils s’en rendent compte…
Ils l’expriment… On se retrouve à leur dire des choses complètement insensées, telles que “ce n’est pas de ma faute”, “je n’y peux rien”… Pour leur expliquer que non, on ne pourra pas partir en vacances, que non on n’ira plus à la danse encore une fois…
On doit aussi apprendre à leur dire que ce n’est pas de leur faute. Et leur apprendre à vivre avec, à vivre pendant, à vivre au travers.

On joue un rôle central, en tant que parents, en tant que number one destinataires de leur amour et de leur confiance… La période n’est pas propice, je suis tout sauf calme et pourtant c’est ce qu’il faudrait…
Je mets des mots, peut-être pas à chaque fois les meilleurs…
Je flippe même pas du virus, je flippe du monde dans lequel tu vas devoir grandir et t’inscrire. Ce même monde dans lequel je vais devoir continuer à évoluer, avec des libertés retouchées pour contrer cette Covid.

Alors plus que jamais il faut préserver les liens, et avancer de manière constructive… Les déposer convaincus le matin, à l’école, à la garderie, chez la nourrice, à la crèche… Convaincus que notre boulot de parents vis à vis de la situation sanitaire va être prolongé par les accueillants, les enseignants, les encadrants… L’affect en moins, mais le bon sens égalitaire…
On va les laisser en croisant pour que les gestes barrières, toutes ces précautions prises s’inscrivent dans la continuité.

On va les laisser, l’espace de quelques heures pour mieux les retrouver, mieux les câliner, {mieux les désinfecter… Oups cela m’a échappé… }. En nous assurant, que leur réservoir a été rempli d’attentions, de savoirs, de jeux, de bons moments, malgré le Coronavirus.


En étant convaincus qu’ils ont le droit de grandir normalement, et que c’est à nous de faire le job, sans nier la réalité, de les aimer plus fort que la puissance de la Covid, de continuer à faire des projets et à les réaliser, de vivre normalement, mais plus comme avant…

Commentaires

  1. Coucou,

    C’est une période très compliquée pour petits et grands.
    Personnellement, cela nous a causé bien des soucis niveau pro, niveau perso également.
    Notre fils, comme beaucoup a eu des angoisses, des peurs !

    Belle soirée,
    Laura – Happy Lobster

  2. Coucou
    Pour ma part aussi c’est très dur avec la première rentrée des classes en maternelle Petite Section.
    C’est difficile d’établir un lien avec ce nouvel environnement masqué.
    Des angoisses et des peurs montrées indirectement sur un comportement compliqué à gérer par l’équipe enseignante.
    On est dessus pour régler cela avec de bonnes personnes. J’espère que cela va vite s’arranger.

  3. Ce sont des moments difficiles a vivre, je pense que le jeu est la meilleure manière de leur expliquer ce qu’il se passe, et de le leur faire accepter.
    Personnellement j’essaye de relativiser en me disant que nos grands-parents ont connu pire pendant leur enfance, et je me sens privilégiée et pleine de gratitude car ils ne manquent de rien.

  4. Hello, c’est dur… Mon fils est en CP aussi. Et il fête ses 5 ans en novembre. Il devait le faire avec ses copains et là je sens que ça va tomber à l’eau. J’ai bcp de peine pour lui. Il va très mal le vivre quand je vais lui apprendre. Déjà qu’en grande section, il a eu son voyage scolaire d’une semaine d’annulé. C’est dur d’être un enfant en 2020. Belle soirée à toi

  5. Je suis bluffée par leur force, leur résilience, là où nous, adultes, nous plaignons tant… Pour autant, il ne faut pas minimiser les impacts de la situation, même s’ils ne les montrent pas forcément… Pendant le confinement, j’ai bien senti que l’absence de copains pesait énormément à mon fils. Faire l’école à la petite était la croix et la bannière alors qu’aujourd’hui elle s’éclate, veut faire des devoirs, apprendre à lire et qu’elle fait sans arrêt la classe à ses doudous. Quant à la grande, entrer dans l’adolescence en plein confinement, c’est tellement dur… Etre coupée des copines, ne plus pouvoir faire aucune activité extrascolaire… Devoir beaucoup bosser sans les profs… J’étais tellement soulagée pour eux que les écoles et collèges ne referment pas et j’espère que ça va durer…
    Après en tant que parents et adultes, nous avons forcément beaucoup d’angoisses pendant cette période, angoisses qu’on ne peut pas nier non plus. Et les enfants sont de vraies éponges émotionnelles donc ils ressentent tout, ce qui peut aussi plomber l’ambiance familiale…
    Bref, c’est compliqué pour tout le monde. J’essaie de créer des petits rituels, des petites bulles d’oxygène, des petits moments chouettes en famille malgré tout. Là par exemple on va leur préparer une jolie soirée Halloween qu’ils vont découvrir en rentrant de vacances avec les grands-parents… Il faut se concentrer sur les petits bonheurs. Et sur le seul truc positif de cette année de merde : pouvoir passer plus de temps en famille…

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