Peut-on écrire un article sur la rentrée plus de trois semaines après qu’elle ait eu lieue… ? Car il faut se sentir, réussir à lâcher les mots, écrire après avoir pris un peu de recul et ne pas risquer de flinguer son clavier à coups de descente de larmes.
Elle est rentrée à l’école. Enfin, Précieuse mon si petit bébé, est écolière.
Vous savez, l’école des secrets. Celle dont on ne sait rien. Associée à la boîte à fantasmes dans laquelle on imagine tout. (Est ce qu’elle a des coups de blues? Est ce que les autres enfants sont cools avec elle? Et elle, est-elle agréable avec eux? Est ce qu’ils la surveillent tout le temps? Non mais je veux dire, bien comme il faut??). Mère relou acte I.
Ma fille a bien intégré sa bande. Dont je ne fais pas partie. Et elle est avec sa meilleure amie de toute la vie, elles sont ensemble depuis leurs 4 mois à la crèche. Le strict minimum Maman tu sauras. Et si je pose trop de questions, la troizan soupire en me faisant comprendre par une attitude ou des mots que j’exagère un peu.
On m’avait dit de me préparer. Que si on ne me disait rien c’est que ça allait. Que je n’aurais plus de transmissions. Mais pas que je ne saurais rien de rien. J’imagine donc que ça va, très, très, très bien!!! Alors je suis déjà cette mère relou (acte II) qui grappille quelques infos ici et là. Mais on ne me dira pas combien de temps elle a dormi. Si elle a bien mangé les fois où elle déjeune à la cantine. Si elle est attentive, si elle suit le rythme. Même si je ne doute pas, sans prétention de mère aucune, de ces deux derniers critères. J’exagère elle a une maîtresse et une atsem très bien qui sont dans l’échange si besoin. Et qui m’ont rassuré…
J’aime l’écouter me réciter les premières comptines. Me dire si pour l’encas du matin, c’était une madeleine ou un gâteau “tête” (que je suppose être un B.N!).
Précieuse est à l’école. Et moi je suis encore en adapt. Car je me trompe et je dis souvent la crèche. Tout le monde me reprend en riant.
Même elle. Elle a eu la chance de commencer l’école en douceur, avec une adaptation, pas évident pour l’organisation mais rassurant pour nos chers petits et certains parents aimant ce système (mère relou acte III). Elle n’a pas pleuré… Moi j’ai contenu mon émotion non sans difficulté. J’ai même cru que j’allais pleurer avec les autres. Tu sais, ceux qui hurlent en s’agrippant aux vêtements de leurs parents et dont tu sens que ce ne sont que souffrance et déchirement à l’instant T. Non ma fille m’a juste dit avec tout l’humour qui la définit: “Maman ils me fouttent le cafard”…! Et elle a remarqué que la maîtresse faisait des câlins aux enfants qui pleuraient. Je lui ai sorti un chapitre sur leurs besoins et le fait qu’elle n’avait pas nécessité de pleurer pour que la maîtresse s’intéresse à elle. Ouf elle a compris.