Dans un blog lifestyle à tendance très famille pour ne pas dire à tendance blog de maman, on parle de tout. Les sujets qui rassemblent sont bien souvent ceux qui nous ressemblent. Ceux qui nous parlent. Auxquels on peut s’identifier. Vous savez, comme devant une série qui vous prend aux tripes et devant laquelle vous vous demandez si les scénaristes ne se sont pas inspirés des pires moments de votre vie pour mettre les épreuves humaines en fiction. Aujourd’hui j’avais besoin d’épancher le « Terrible Tout ». Avec majuscules. Et à prononcer à l’américaine, merci.

Je suis baba, oui c’est le mot, devant les enfants rangés dans la case de ce qu’on appelle « parfaits ». Je ne la ramènerais pas si je me sentais dans ce cas. Et je sais que ce cas éternel n’existe pas. Que nous mêmes maintenant adultes n’avons pas toujours été de parfaits petits soldats ou petits anges. Précieuse est parfaite à mes yeux. Parfaite avec sa folie, ses nerfs, son humour, son rire, son entrain, ses bêtises. Parfaitement parfaite. Mais bon sang qu’est ce que j’en chie (oups mon cerveau a parlé simultanément avec mes doigts qui tapaient sur le clavier).
Je refais rapidos le résumé pour les petites nouvelles. Dès ses 10 jours, elle était déjà rongée par les coliques, qui ont duré 4 vrais mois (l’enfer pour mon pauvre bébé et ses parents impuissants), avec son père nous avons créé la chanson best-seller «Les coliques c’est la panique». Le reflux gastro-oesophagien, l’asthme du nourrisson, les troubles du sommeil dans lesquels nous baignons toujours avec une médaille d’or de natation si on poursuit la métaphore, les colères, et j’en passe.

Alors le terrible two forcément qu’on l’a vécu. Pourquoi elle ne l’aurait pas traversé alors qu’elle illustre avec brio chaque chapitre des bouquins de Laurence Pernoud. Mais à mon sens elle l’avait GRAVE anticipé. Et puis elle a bien kiffé la phase alors elle a décidé de ne pas refermer la parenthèse et de faire à chaque âge, son thème, adorable, drôle et terrible, sans oublier la ligne de fond alias « Un sommeil sain et simple, jamais je ne m’offrirai et je ne vous partagerai ». Na!Là on est dans la phase où TOUT peut être drame. Si la tranche de pain de mie se brise… Si je sors la poubelle sans elle (moment classe de l’article), si je retire le bouchon de la baignoire à sa place, si je jette une tétine abîmée… TOUT peut être avec un drame… Avec moi.
TOUT est plus simple avec les autres. Pas les mêmes enjeux. Mais pourtant un amour très fort, pour les premiers concernés par ses excès de sagesse, car son papa n’a pas le droit aux mêmes crises. Enfin, rarement. Et il ne laisserait pas le droit d’avoir le droit…! Idem pour ma mère. La maîtresse, qui me parle d’une petite fille sage, pipelette mais entraînante et qui participe. Dois-je lui dire que le matin c’est la croix et la bannière pour se lever, se préparer pour l’école?
Le terrible three… Je préfère le Terrible Tout. Puisqu’il faut lui donner un nom… Ou l’art que les choses simples soient dramatiques, passent par des cris, un autoritarisme prononcé, des sanglots pour expliquer qu’elle veut des olives car « tu sais, moi, papa (snif snif bruit du reniflage et de la détresse) j’adore beaucoup les olives alors je veux des olives, j’en veux beaucoup ». Cette scène (terrible soit-elle) peut arriver car Toi parent innocent tu as déposé 5 olives dans son petit bol et non 50 comme elle l’aurait souhaité.

Je sais que ces étapes font partie de son développement. Que je dois prendre du recul et me faire confiance, nous faire confiance, même seules contre tous quand on me dit que ses crises ne sont pas normales.
Je sais que je dois souffler et ne pas crier (mais parfois l’instinctif l’emporte car je me fâche et ça ne change rien…). Je suis plus efficace quand je tente de la canaliser, de l’apaiser.
J’ai baigné dans une sphère pédagogique où les caprices n’existent pas, beaucoup pensent que la Petite Enfance ne m’a pas aidé finalement avec ma propre enfance. Alors j’essaie de trouver un autre mot, une autre façon d’expliquer le caprice. La colère quoi qu’on en dise elle existe et le mot peut être 100 fois utilisé, il est irremplaçable. Et non se fâcher et dominer par l’autorité excessive et des propos innapropriés ne sauvent pas tout. Oui parfois il faut négocier, accepter que la crise ait lieue et ne pas la contrer comme on aimerait.

Bref à chaque fois, j’ai l’impression de vivre le plus difficile et que la plénitude est toute proche, mais que nenni. Quand elle se fâche, parfois sa petite main se lève et ça, c’est interdit, elle le sait, elle le sent même si nous sommes une famille d’impulsifs au sang chaud. Alors elle termine en criant une phrase entremêlant les verbes avoir et être, qui s’achève par « T’es plus ma meilleure amie ! ». Mais ça tombe bien mon cœur, je ne l’ai jamais été. JE SUIS TA MÈRE!

Ma fille tu auras d’être fâchée contre Maman quand tu seras grande. J’ai raconté de loin mais avec certaines anecdotes tes petits secrets ici. Parce que dans le fond on est tellement à vivre ça. Et c’est moche mais ça fait aussi tellement de bien de se le dire, de le savoir, de l’entendre.
Allez dites moi que chez vous aussi c’est Rocky?

P.S: Au moment où je publie cet article il y a du mieux et ça, c’est bon…