Posté le 17 juin 2019

Merci On dit beaucoup de choses dans la vie dont on ne mesure pas les conséquences pour plus tard…Des choses qui nous semblent banales. Anodines. Sans importance. Cette fameuse spontanéité. Cette liberté d’expression. Ce qui va me blesser, te heurter, lui passer au dessus de la tête, me faire rire ou vous choquer. Fera peut-être l’effet contraire à l’autre.

Chacun ses réactions. Chacun son ressenti.
Chacun son degré d’acceptation. Chacun ses principes et ses projections pour son futur.
Et quand tu n’as pas d’enfant, au bout d’un moment tu en as marre d’entendre que toi tu ne peux pas comprendre car tu n’es pas parent… Cela ne veut rien dire. Oui lier l’expérience à la théorie te permet d’être plus complète. De te projeter et vivre pleinement ce job de parent. Mais pas forcément. Pas obligatoirement. Ce sont souvent ceux qui n’ont pas la tête dans le guidon de la vie de parents qui te font remarquer ce que toi tu fais spontanément et qui est étonnant. Ce sont ceux qui ne peuvent pas comprendre qui comprennent parfois le mieux. Ce sont ceux qui prennent le relais, qui font partie de ton entourage. Ils n’ont pas cette pression et cette responsabilité permanentes et le peu de fois où ils voient tes enfants c’est la fête en permanence. Leur analyse est distancée, juste. Parfois à côté de la plaque d’accord. Mais souvent si ça pique c’est que ça résonne… Toi t’es là vieille grincheuse. Toi tu n’est pas toujours fun aux yeux de tes enfants.
Quand tu as, les conseils et les jugements de ceux qui crient à la liberté, ça peut te bousculer, t’énerver.
Te rappelles tu, toi, ce que tu disais.
Te rappelles tu quel jugement tu avais en balade face à cette enfant de 3 ans avec sa tétine dans la bouche. Face à la réaction de cette maman perdant patience suite à une énième colère de son fils au supermarché.
Et quand les autres te racontaient leurs galères de parents. Tu te disais que toi, ça ne pourrait pas t’arriver. Parfois tu ne le disais pas seulement qu’à toi. Tu le pensais haut.
Moi si c’était le mien…
Moi quand je serai mère…
Moi quand elle me fera ça… Enfin, non, rien. Elle ne me le fera pas.
Et bien moi, j’ai honte envers moi-même. Envers des principes désuets. Envers des promesses non tenues. Envers des valeurs que je ne peux mettre en application.
Parce que j’ai bien capté par ma propre expérience qu’il en est tout autre.
« Elle dormira dans son lit, elle n’aura pas le choix ça sera non négociable ». (Principe oublié depuis… La grossesse).
Je suis fatiguée je veux juste dormir et si en complément je peux sentir la douce odeur de ton petit cou…
« Elle mangera de tout pas le choix c’est pas elle qui décide ».
J’ai pas envie de me prendre la tête, je suis capable de comprendre qu’on aime pas tout et que je ne vais pas refaire Waterloo pour des petits pois carottes. Je lui propose mais je ne la force pas.

Avant j’avais des principes figés. J’étais sure.
Maintenant j’ai des principes souples et je me suis rendue à l’évidence. J’aimerais être plus sûre. Je vacille souvent, le trop, le pas assez…
C’était pourtant prévisible, ça a été imprévisible.
Encore maintenant je crois dur comme fer à ce que j’ai en tête. À ce que je veux mettre en place. À ce que je veux tenir. Et le fer devient coton, voir neige… (si on m’avait dit que j’écrirais une telle ineptie). Mes anciens principes, ce que j’avais prévu comme étant mes futures limites de mère ont été bousculé. Par la patience, l’acceptation, les compromis, le fou rire quand il faut se fâcher, le lâcher prise quand ça ne vaut pas la peine… Pas toujours rassurez vous… Mais…
Alors ne te dis pas que tu seras un parent parfait.
Tu seras un parent. Ça sera déjà une chance énorme. Si tu l’es déjà ne te mets pas la barre trop haute. Apprends des techniques de respiration, d’ignorance ponctuelle et très rapide et de surdité passagère parce que ça t’aidera à traverser crises et tempêtes.
Si tu n’allumes pas la télé par respect pour leurs yeux et leurs cerveaux, tu accepteras peut-être qu’ils ne se lavent pas les dents un soir.
Parce que tout ne coulera pas comme dans le manuel.
Parce que généralement tu te rends compte si tu déconnes ou pas et il est encore temps de se réajuster. Parce que tu fais les choses avec amour, parce que tu le sens, tout simplement.
Parce qu’il y aura des jours avec entremêlés aux jours sans. Ceux qui piquent et qui te font parfois chialer de fatigue et de renoncement.
Parce que l’amour qui unit un enfant et ses parents est assez fort pour se suffire à lui même, pour se comprendre mutuellement, parfois en décalé, mais toujours en symbiose…

Commentaires

  1. Coucou,
    Les principes sont faits pour être parfois assouplis, on se rend compte parfois que tout n’est pas toujours si simple ! Puis que parfois il faut faire des ajustements alors qu’on avait pas forcément ça en tête à la base 😉
    Des bisous !

  2. C’est vrai qu’avant on a des principes et des convictions, qui partent un peu en fumée avec l’arrivées de bambins 😉 Merci c’est la vie Belle soirée

  3. Même avant d’etre Maman, je ne pense pas avoir émis de jugement face à un enfant ou à une maman. Bon, j’ai bien dû soupirer un soir après le boulot si un enfant pleurait dans le rer qui me ramenait chez moi.
    Depuis que je suis maman, je m’en suis pris plus d’un. Lorsque je débutais dans mon rôle, ça me touchait et me faisait très mal. Je me suis blindée et avec mon deuxième, ça me passe de plus en plus au dessus.
    J’ai une certaine maternité et j’avoue avoir déjà eu envie de dire à une maman que son bébé était mal installé dans son porte bébé ou que son ventre n’etait suffisamment contre le sien pendant une tétée.
    Je me le permets si je connais la personne. Mais jamais au grand jamais, je me permettrais d’interpeller une maman qui pense sûrement faire le mieux du monde. Je pourrais en pensant au bien-être de l’enfant mais je ne m’en sens pas légitime. Donc j’espere toujours qu’une de ses amies qui le sera plus, le fera

  4. Tu as tout dit et avec toute la délicatesse et l’honnêteté qui est attendue dans ces moments là ma chérie. Rien est évident, beaucoup de choses peuvent se dire, mais avec précaution.

  5. Avant d’etre maman, justement ,j’essayais de ne pas trop juger parce que je m répétais : “tu ne sais pas comment tu seras toi, quand tu seras maman ! ” je n’ai pas trop dérogé à ce que je m’étai dit mais peut etre aussi parce que je m’en fous d’etre une maman parfaite : on fait de notre p mieux pour qu’elle soit heureuse et pleine de vie, et je trouve ca déjà pas mal 🙂 Bravo pour ce joli texte inspirant

  6. On ne née pas maman, et comme je dis souvent avant j’avais des principes… j’ai reçue des mots en pleine face qui m’ont bouleversée au début, puis maintenant j’y fais face le plus souvent parce que ce sont mes enfants, ma façon de voir… et surtout comme tu le dis si bien c’est fait avec amour 😉

  7. Coucou,

    Cela me fait penser à cette adage “Avant j’avais des principes, maintenant, je suis maman”.
    On fait des réajustements quand on devient maman, on change d’avis en fonction de notre état de fatigue, de nos soucis etc. Si tout étais écrit d’avance, ce serait bien trop simple.
    J’ai tout de même réussi à garder quelques principes que je m’étais fixée :
    – pas de tétine
    – il dormira dans son lit
    Au moins, les deux là !

    Belle journée,
    Bambins, Beauté et Futilité

  8. Hello
    La vie fait qu’on évolue et qu’on change certains points. Surement, qu’on doit aussi gagner en maturité et puis on a aussi notre enfant face à nous. Tout n’est plus vraiment comme on avait pu l’imaginer mais finalement, ce n’est pas plus mal .
    Très joli texte au passage !
    Bises

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