Bonjour!

J’ai retrouvé le clavier, et à cette occasion j’ai décidé d’ouvrir un nouveau chapitre. Une nouvelle rubrique, qui me parle, professionnellement, personnellement, qui lie mes connaissances et mes motivations entre autre: « Chroniques d’une directrice de crèche ».

Et aujourd’hui j’ouvre ce nouveau chapitre en vous parlant de l’arrivée à la crèche, à la halte-garderie.

On est en plein dedans et avec 11 ans d’expérience, mais aussi mon avis de Maman, je sais combien ça peut secouer! 

Faire garder son bébé, son enfant n’est pas la chose la plus évidente, on en conviendra tous, qu’on soit à l’aise avec le sujet ou non.

Mais arrive un jour où il faut parfois franchir le pas, parce qu’on reprend le travail et qu’on n’a pas d’autres solutions, ou parce qu’on souhaite prendre du temps pour soi et s’habituer l’un et l’autre… Je rencontre pas mal de familles qui me disent que c’est aussi dans le but de « socialiser », « sociabiliser » même. Vaste sujet. Et je vous donnerai mon avis bientôt!

Plusieurs solutions peuvent être envisager mais toutes ne sont pas possibles, en fonction du lieu d’habitation, des possibilités d’accueils …

Crèche, assistante maternelle, garde à domicile… Mais on est loin d’avoir toujours l’embarras du choix.

Car selon où on vit, il n’y a pas toujours de crèche. On peut espérer la collectivité mais ne pas avoir de place, et devoir se rabattre sur un second choix pas prévu au départ. Ce second choix peut lui même s’avérer au top, on ne pensait pas car on ne connaissait pas! On peut aussi dès le départ souhaiter une assistante maternelle, un accueil en plus petit groupe, une prise en charge différente.

Tout dépend de ce que l’on souhaite, de ce qui convient le mieux à notre organisation familiale, à nos critères d’exigence. 

Je vais avant tout vous parler de ce que je connais le mieux, à savoir une entrée à la crèche/ halte-garderie.

Tout d’abord, je pense qu’il n’y a pas d’âge idéal pour confier son bébé, mais nous pouvons constater que vers 8/9 mois aka bonjour les angoisses de séparation cela peut parfois s’avérer un tout petit peu délicat. Cependant ce n’est pas une science exacte non plus. Inutile de vous rajouter des noeuds au cerveau si vous devez laisser votre bébé en garde à cet âge là. Tant que le terrain est un minimum préparé! D’autant plus que les bébés de début d’année arrivent souvent vers cet âge. Oui le bébé  va peut-être un peu plus réagir à certains moments, mais c’est accompagné et ça va de mieux en mieux avec le temps.

Nous sommes toutes d’accord pour dire qu’un tout petit n’est jamais aussi bien qu’avec ses parents. Mais nous ne pouvons pas toujours les garder auprès de nous pour des raisons pro ou des impératifs.

Précieuse est entrée en crèche à 5 mois 1/2 et je ne faisais pas la fière, pourtant je connaissais le milieu. Son adaptation s’est bien passée mais pas comme je le projetais (car j’imaginais un copié collé de ce qu’on proposait dans ma crèche!). J’avais l’impression de la laisser pour aller m’occuper d’autres bébés et j’avais un peu de mal. Je faisais attention à ce que je disais pour ne pas être cataloguée de « mère directrice de crèche relou ». Mais le naturel est sûrement vite revenu au galop. Il était question de mon bébé d’Amour alors j’ai dû poser 10000 questions aux réponses logiques j’imagine !

Votre bébé ne sera nullement traumatisé si vous le faites garder avant ses un an. Ça ne fera pas de lui un être en manque de repères, et ça ne générera pas de sentiment d’abandon. Sinon ça ferait un sacré nombre de bébés perturbés ! 

On fait comme on peut, on fait au mieux.

Non nous ne sommes pas des mères horribles si on allaite pas, si on reprend le travail, si on s’accorde une pause en amoureux. 

Quelques petits conseils avant cette fameuse première rentrée…

(Sont vraiment trop choux ces parents qui préparent 1000 affaires comme si c’était le CP!). Et vous savez quoi? J’ai fait pareil sauf que moi je connais le milieu donc autant dire que je n’avais rien de chou…

Primo, il est (très !) important de parler à son enfant. De lui expliquer quelques temps avant, avec des mots simples qu’on va le confier, à qui, en lui décrivant l’environnement. J’entends déjà  des gens disent qu’ils sont trop petits pour comprendre. Détrompez vous… Notamment en ce qui concerne les ressentis, les émotions, par des mots simples, des regards. Il faut mettre des mots il faut expliquer, sans oublier de dire qu’on reviendra toujours le chercher, qu’on pense fort à lui, qu’on le laisse entre de bonnes mains.

Je conseille souvent de laisser à bébé un linge, un lange, un doudou avec l’odeur de sa maman, de ses parents, pour le rassurer, le familiariser. C’est incroyable l’effet que ça peut leur faire. Par contre, chères mamans, évitez de laisser des nuisettes ou autre à vos chérubins, ça reste dans les annales de la crèche après! L’objet de transition peut avoir une importance toute particulière durant les moments d’accueil.

Little kids playing toys in the playroom

Arrive ce grand moment qu’est l’adaptation (la familiarisation dans certains établissements mais en toute franchise je ne suis pas fan de ce terme).

Je ne vais pas y aller par 4 chemins, elle est à mon sens indispensable ! Cette période sert à faire connaissance, à poser des bases solides, à créer du lien progressivement.

Il n’y a pas de questions bêtes, vous allez confier votre enfant, ce que vous avez de plus cher. Alors il faut que vous partiez le cœur léger et la tête apaisée. Donnez les informations qui vous semblent nécessaires, et poser vos questions afin d’avoir des réponses claires et de ne pas rester sur des idées reçues, des incompréhensions voir une contrariété !

Se séparer petit a petit, pas à pas, en douceur.

Vous avez le droit d’être émue, vous n’êtes pas bizarre si ça vous travaille. Non ce petit être sort de vos tripes, et les papas sont souvent aussi anxieux de laisser leurs bébés, ils le cachent parfois différemment c’est tout.

L’adaptation se passe bien souvent avec un/une professionnel dit « référent ». Toute une équipe va s’occuper de votre bébé, mais cette professionnelle (je me permets de parler au féminin car c’est souvent le cas mais je sais qu’il peut y avoir des hommes au sein des établissements d’accueil du jeune enfant) plus particulièrement, pour des questions de repères, de continuité, mais aussi d’organisation au sein d’une unité. Rassurez vous tous les professionnels connaîtront votre enfant, ses habitudes, ce qu’il aime, ce dont il a besoin.

Il y a souvent un/ une éducateur/trice de jeunes enfants au sein des équipes, qui est co-référence de tout le groupe.

Chaque crèche a ses particularités mais nous sommes tous très attentifs à cette fameuse période qui dure en moyenne entre une et deux semaines selon les besoins, et les possibilités.

Je vous souhaite de vivre une séparation douce, sereine, pour que vos petits soient épanouis dans leur lieu d’accueil avec des professionnelles bienveillantes, et que vous puissiez vaquer à vos occupations en toute confiance. Se séparer pour mieux se retrouver, n’oubliez pas…